
« Bon pied Bon œil » Petite Chronique andalouse.
Ferreirola et les villages blancs
Stage de carnet de voyage du 20 avril au 27 avril 2013
« Demain vous serez miro », nous a dit Annick, sans plus de commentaires. Que fallait-il entendre par là ?
Nous avons gambergé : Miro le peintre ? Miro de mirar, je regarde ?
Bref, pour voir nous avons vu, et vécu beaucoup d’émotions !
Après le départ de Nantes, une escale à Barcelone après un atterrissage un peu rude. Embarquement pour Grenade. Hola !
La vue sur Grenade entourée de montagnes enneigées est sublime au coucher du soleil. La route tourne et il fait une purée de pois (visibilité zéro). C’est surtout le lendemain que nous avons frémi, en voyant les ravins en plein jour.
L’accueil à la Casa Rural « Sierra y mar » par Inge et Giuseppe est chaleureux, et ne se démentira pas tout au long du séjour.
C’est à l’inverse du temps : 8° le matin et 13 /15° l’après midi. Les maillots de bain resteront au fond des valises, place à la polaire….
Le gîte est magnifique, au fond d’une vallée d’où partent des chemins de randonnées. Les chambres sont perchées les unes au dessus des autres, entre palmiers, agaves, et fleurs odorantes. Un vrai petit paradis botanique méditerranéen.
C’est bien emmitouflés que nous abordons le stage, avec la clé du mystère enfin dévoilée : tous les jours nous dessinerons un œil, pour se rappeler que voir c’est observer, graver dans la mémoire, aider à comprendre. C’est armés de cet œil, de nos pinceaux et nos crayons que nous allons emplir nos carnets.
Qu’avons nous vu ?
-les cheminées rigolotes, de toutes les formes qui dépassent des toits plats, c’est une particularité des montagnes Alpujaras.
-le petit village de Ferreirola, que nous arpentons à l’heure de la sieste, la fontaine et le lavoir ancien.
Nous avons itinéré dans la montagne à la recherche des autres villages blancs, Mecina, Mecinilla, Fondalès, Pitrès, Capilerilla, Bubion, Capileira….
Il faut aller les chercher ces villages tout blancs, entre 1000 et 1500 mètres, à proximité des sommets enneigés. De loin on dirait une cascade de petits cubes accrochés les uns aux autres. De près ce sont des ruelles pentues bordées de fleurs, de façades aux volets colorés.
Un peu lassés du froid, nous sommes allés voir si la côte était plus chaude à Sobrena près de Motril, au bord de la Méditerranée.
C’est comme un village blanc, mais en plus grand avec un château fortifié au sommet, dévalant vers la mer. Les ruelles y sont superbes, avec des pots fleuris tout au long du chemin. On fait une pause pour peindre.
Grenade, la ville de Garcia Lorca, la perle de l’Andalousie, la ville mythique au pied de la Sierra Nevada nous attendait….
Les jardins sont à nous, entre deux passages de groupes japonais.
Le Generalife, l’Alhambra, à voir et à revoir sans modération.
Le carnet de voyage, c’est une formidable occasion de rencontres, dans toutes les langues. Nous n’oublierons pas ce couple de Basques français installé depuis longtemps en Espagne, qui tient un restaurant végétarien à Mecina, où nous avons dégusté un gratin andalou dans le cadre atypique de l’Atelier (nom du restaurant, cela ne s’invente pas…)
Et que dire de la démonstration de chant et de danse flamenco à la Capileira, dans le centre flamenco La Fuente. La danseuse Cristina Serrano et les membres de son groupe, une accompagnatrice, un chanteur, un guitariste, nous ont éblouis par leurs talents, leur simplicité et leur enthousiasme à nous expliquer la signification des chants et des danses.
C’est sur cette image que nous avons quitté la montagne pour Grenade, l’esprit plein de couleurs et de souvenirs forts.
Hasta la vista ! Adios…
Anne